L’hôpital de Saint-Louis est parmi les premiers hôpitaux fondés par des médecins de marine en service colonial et destinés aux militaires et aux fonctionnaires, français et autochtones.
A côté de cette population d’origine métropolitaine, les populations autochtones sont de plus en plus nombreuses au fur et à mesure de l’extension de l’empire et de leur démographie ascendante. Premier hôpital d’Afrique Noire créé en 1822, il est actuellement admis au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’hôpital aujourd’hui pluri centenaire de la ville de Saint-Louis existait sous le nom de l’Hôpital Militaire à l’époque coloniale. Confié d’abord aux médecins de marine, puis au Corps de santé colonial, il est transféré au Sénégal en 1960 et du personnel militaire français y servira pendant encore trente ans. Il est le centre de référence pour le Sud de la Mauritanie, les régions de Matam, Saint-Louis et Louga.
- L’Hôpital Militaire
Il est indiqué que c’est à partir de 1681 que l’Ordonnance Royale, en l’occurrence en son article 6, qui aura permis la création de l’Hôpital de Saint-Louis. Il sera construit en 1822 un bâtiment énorme sur la façade ouest, sur les sites d’un ancien fort militaire. En 1829, le personnel se résumait en un (1) médecin chef, deux (2) médecins chirurgiens de 4ème classe, un (1) officier de santé de 1ère classe, et un (1) pharmacien de 2ème classe. De 1865 à 1898, des aménagements se sont poursuivis avec le Gouverneur FAIDHERBE. D’ailleurs, c’est à partir de ce moment que l’essentiel des constructions a été réalisé.
- L’Hôpital colonial
Le fonctionnement de ces hôpitaux est original et assuré par le Corps de santé colonial assisté des différents personnels autochtones, en particulier médecins et pharmaciens auxiliaires.
- Sur le plan administratif et financier
Les textes de 1890 stipulent que le directeur du service de santé de la colonie est en même temps médecin-chef de l’hôpital. L’établissement est placé sous l’autorité du gouverneur. Les responsabilités administratives et financières incombent au commissaire colonial, successeur du commissaire de la marine.
Dès 1895, les hôpitaux ouverts aux civils et aux autochtones, voient leur fonctionnement modifié : le médecin-chef dispose d’un gestionnaire et a pleine autorité sur le personnel. Bientôt, le cumul n’est plus possible et le médecin-chef de l’hôpital est distinct du directeur de la santé.
L’élément le plus original est certainement le financement de ces établissements. De maigres recettes (qui vont au Trésor public) proviennent de particuliers admis à leurs frais en consultation externe ou en hospitalisation. Mais l’hôpital relève d’une dotation budgétaire de la colonie. Il n’est pas question d’équilibre budgétaire. Les patients sont à 90% pris en charge par les pouvoirs publics : les militaires ou fonctionnaires, européens et indigènes, ainsi que la masse des ressortissants de l’assistance gratuite. Comme d’autres services publics et comme l’ensemble du service de santé, l’hôpital est une prestation gratuite pour l’usager.
- Sur le plan humain
Un long temps “d’apprivoisement” des populations a été nécessaire. Les réticences d’ordre culturel, la concurrence avec la médecine traditionnelle, le fait que la malade soit séparé de sa famille, etc., autant de résistances qu’il a fallu progressivement vaincre.
Dans le domaine de la formation, les hôpitaux coloniaux travaillent en lien étroit avec les instituts Pasteur où s’effectue une recherche de pointe dans ce domaine.
- L’Hôpital de Saint-Louis à partir de 1900
En 1903, hôpital devient laïc et en 1927, il fusionne avec l’hospice civil (construit en 1840 sur l’actuel site du lycée Ameth FALL) pour devenir hôpital colonial de Saint-Louis.
L’Hôpital avait fait l’objet de plusieurs programmes de rénovation. On retiendra que le premier programme s’est réalisé entre 1927 et 1934 tandis que le second s’est fait sur financement de Fond Européen de développement à hauteur de 4 169 750 000 F CFA.
A partir de 1960, il devient hôpital régional, statut qu’il gardera jusqu’en 1998. Depuis lors, 17 directeurs se sont succédé à la tête de l’hôpital de cette structure.
L’hôpital porte actuellement le nom du médecin lieutenant colonel Mamadou DIOUF depuis le 29 Août 1983 (Arrêté n° 11 .311/MSPAS).