Centre Hospitalier Régional de Saint-Louis

PRESENTATION DE L’HOPITAL DE SAINT –LOUIS

La Commune de Saint-Louis avait fait fortune dans la manne coloniale du fait de sa position : chaque capitale et chaque ville importante de l’époque colonial est dotée d’un grand hôpital vers lequel se font les évacuations sanitaires du territoire qu’il représente. L’hôpital de Saint-Louis est parmi les premiers hôpitaux fondés par des médecins de marine en service colonial et destinés aux militaires et aux fonctionnaires, français et autochtones.

A côté de cette population d’origine métropolitaine, les populations autochtones sont de plus en plus nombreuses au fur et à mesure de l’extension de l’empire et de leur démographie ascendante. Premier hôpital d’Afrique Noire créé en 1822, il est actuellement admis au patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’hôpital aujourd’hui pluricentenaire de la ville de Saint-Louis existait sous le nom de l’Hôpital Militaire à l’époque coloniale. Confié d’abord aux médecins de marine, puis au Corps de santé colonial, il est transféré au Sénégal en 1960 et du personnel militaire français y servira pendant encore trente ans. Il est le centre de référence pour le Sud de la Mauritanie, les régions de Matam, Saint-Louis et Louga.

HISTORIQUE

L’an 1659 coïncide avec l’installation définitive des français sur l’île de Saint-Louis qui devient ainsi comme l’île de Gorée, une base navale et commerciale pour les compagnies françaises. Bien plus tard, après la mise en place des grands ensembles coloniaux, Saint-Louis sera capitale du Sénégal. Une ordonnance royale datant de 1681 est à l’origine de la construction des hôpitaux dans les colonies françaises en générale et de la création de l’hôpital de Saint-Louis en particulier.

             C’est en 1822 que hôpital de Saint-louis est construit à l’initiative de la mère Anne Marie Javouhey, sur son site actuel qui abritait un ancien cimetière.

             D’une capacité d’accueil de plus de 100 lits, il pouvait recevoir plus de 850 malades par an. Le second et sa politique coloniale très agressive seront à l’origine d’un programme de développement à partir de 1850, qui se poursuivra jusqu’en 1898 et qui verra l’essentiel de ses bâtiments actuels achevés. En effet en 1822 seule l’aile située à l’Est avec la chapelle déjà ouvert depuis 1819 par les sœurs catholiques de Cluny était construite. Il s’en est suivit l’aile située au nord. Et c’est en 1829 qu’est rédigé le premier rapport complet des services de santé adressé au gouverneur d’alors M. JUBELIN. Il y est fait mention que hôpital comporte deux principaux corps de logis de capacité de 155 lits, plus une infirmerie de 8 lits et qu’il peut accueillir 800 à 900 malades par an. Pour le personnel, le rapport indique qu’il y a :

  • un médecin chirurgien de 4ème classe ;
  • un officier de santé de 1ère classe ;
  • un pharmacien de 2ème classe.

            L’hôpital de Saint-louis sera également érigé en hôpital militaire à partir de 1891. Il faut noter que cette mesure relevait d’une nouvelle stratégie politique et militaire, en soutien de laquelle il était nécessaire d’aménager un élément de santé à la dimension des objectifs visés. En effet, la logique d’intervention de la France au Sénégal passait d’une approche collaborative dans le cadre de la traite négrière à une approche de préparation d’intervention militaire proprement dite, devant déboucher sur l’occupation.

              En 1903, hôpital devient laïc et en 1927, il fusionne avec l’hospice civil (construit en 1840 sur l’actuel site du lycée Ameth FALL) pour devenir hôpital colonial de Saint-Louis.

Hôpital avait fait l’objet de plusieurs programmes de rénovation. On retiendra que le premier programme s’est réalisé entre 1927 et 1934 tandis que le second s’est fait sur financement de Fond Européen de développement à hauteur de 4 169 750 000 F CFA.

Sur le plan administratif et financier

Les textes de 1890 stipulent que le directeur du service de santé de la colonie est en même temps médecin-chef de l’hôpital. L’établissement est placé sous l’autorité du gouverneur. Les responsabilités administratives et financières incombent au commissaire colonial, successeur du commissaire de la marine.

Dès 1895, les hôpitaux ouverts aux civils et aux autochtones, voient leur fonctionnement modifié : le médecin-chef dispose d’un gestionnaire et a pleine autorité sur le personnel. Bientôt, le cumul n’est plus possible et le médecin-chef de l’hôpital est distinct du directeur de la santé.

L’élément le plus original est certainement le financement de ces établissements. De maigres recettes (qui vont au Trésor public) proviennent de particuliers admis à leurs frais en consultation externe ou en hospitalisation. Mais l’hôpital relève d’une dotation budgétaire de la colonie. Il n’est pas question d’équilibre budgétaire. Les patients sont à 90% pris en charge par les pouvoirs publics : les militaires ou fonctionnaires, européens et indigènes, ainsi que la masse des ressortissants de l’assistance gratuite. Comme d’autres services publics et comme l’ensemble du service de santé, l’hôpital est une prestation gratuite pour l’usager.

Paragraphe II-2 : Sur le plan technique

Dans le domaine technique, l’ère pasteurienne est le prélude de grandes découvertes qui révolutionnent la médecine sous les tropiques. Les installations et les plateaux techniques se perfectionnent en suivant le progrès médical mais avec un décalage dans le temps, essentiellement dû à des contraintes financières.

Les laboratoires de biologie prennent rapidement une grande importance. Ils représentent un lien naturel avec l’institut Pasteur voisin de l’hôpital et participent grandement à la recherche.

L’évolution de la médecine et ses immenses progrès nécessitent de la part du médecin et du pharmacien qui y œuvrent l’acquisition de titres hospitaliers (assistants, spécialistes des hôpitaux coloniaux, professeurs agrégés). Ces titres s’acquièrent lors d’affectations en France entre deux séjours coloniaux, habituellement à Marseille au Pharo, école d’application du service de santé des troupes coloniales. Ces professeurs agrégés ont vocation à enseigner dans les hôpitaux et dans les facultés qui naissent.

Paragraphe II-3 : Sur le plan humain

Un long temps “d’apprivoisement” des populations a été nécessaire. Les réticences d’ordre culturel, la concurrence avec la médecine traditionnelle, le fait que la malade soit séparé de sa famille, etc., autant de résistances qu’il a fallu progressivement vaincre.

Dans le domaine de la formation, les hôpitaux coloniaux travaillent en lien étroit avec les instituts Pasteur où s’effectue une recherche de pointe dans ce domaine.

1960 : INDEPENDANCE DU SENEGAL

A partir de 1960, il devient hôpital régional, statut qu’il gardera jusqu’en 1998. Depuis lors, 16 directeurs se sont succédés à la tête de hôpital, dont Sept officiers de l’armée parmi lesquels cinq sénégalais. Le directeur actuel en l’occurrence Médecin  lieutenant colonel Diamé BOB nommé par décret présidentiel du 14 mars 2013 

              L’hôpital porte actuellement le nom du médecin lieutenant colonel Mamadou DIOUF depuis le 29 Août 1983 (Arrêté n° 11 .311/MSPAS).

              La carrière du lieutenant colonel Mamadou DIOUF commence par son engagement à l’école de santé Navale en septembre 1961.Il acquiert le grade de docteur en médecine en décembre 1967.

              Après son passage à la compagnie de santé ou il sera promu au grade de médecin capitaine en 1970 et désigné médecin chef de la zone Est Centre, il est affecté au groupement des commandos en 1974. Il est alors désigné pour faire partie du détachement sénégalais devant se rendre au Sinaï¨. A son retour du Sénégal en 1975, il est désigné médecin chef de la garnison de Thiaroye.

              En 1978, il est affecté au ministère de la Santé Publique ou il est placé en position hors cadre à partir de 1979. Il est nommé médecin lieutenant colonel en janvier 1982, année au cours de laquelle il sera également nommé médecin chef de l’hôpital régional de Saint-Louis. Le 11 juin 1983, il décède par accident de la voie publique.

PRESENTATION DE L’ACTUEL CHR de Saint-Louis

Paragraphe I : Cadre institutionnel et administratif du CHR de Saint-Louis

Le CHR de Saint-Louis est régi par un cadre institutionnel fixant les règles formelles de son organisation. Il est inscrit dans la charte des EPSH qui sont administrés par un Conseil d’Administration, dirigés par un directeur et sont dotés de deux organes consultatifs : la Commission médicale d’établissement et le comité technique d’établissement.

  • Les Ministères de Tutelle ou leurs représentants

La tutelle du CHR de Saint-Louis, comme celle des Établissements publics de Santé nationaux, est assurée par :

  • le Ministre chargé de l’Économie et des Finances ; et,
  • le Ministre chargé de la Santé.

Elle s’est manifestée par la signature du décret érigeant le CHR de Saint-Louis en établissement public de santé, l’installation d’un ACP dans l’équipe de direction de l’hôpital, l’arrêté interministériel portant tarification des soins et l’arrêté du ministre de la santé portant la Charte du malade au Sénégal, l’octroi du fonds de subvention pour renforcer la réforme et l’introduction de manuels de procédures en gestion financière et comptable et en gestion des ressources humaines. Mais on estime que la tutelle tarde à diligenter les cinq autres outils de régulation.

  • Le Conseil d’Administration

La tutelle administrative locale a du pouvoir et des objectifs politiques, mais, et surtout obligée comme elle peut l’être de s’ajuster à la ligne de mire du pouvoir public qui valorise la politique de la restriction budgétaire. En effet, les objectifs de la tutelle s’accordent de jure avec ceux de la Direction hospitalière et pas forcément de facto avec les principes et les ambitions de celle-ci, car moyennant les services qu’elle rend à des acteurs, et elle-même acteur du champ et responsable, elle est obligée d’être un acteur stratège. En fait, la tutelle fait de sorte que le coût de l’hôpital soit optimal et que dans le même temps aucun surcoût ne se produise, mais en même temps veille à la qualité des soins dont elle cherche à limiter autant les griefs chez les populations et les corps professionnels. 

La base du pouvoir d’influence des acteurs administratifs se justifie par le fait que sur le plan juridique le CA est confirmé par décret présidentiel. Aussi dans sa composition le CA concentre toutes les sensibilités liées à l’organisation et au fonctionnement de l’hôpital et dans ses fonctions les grandes décisions lui sont dévolues.

  • Le Directeur

Le Directeur représente l’établissement en justice et dans tous les actes de la vie civile. Il assure la gestion générale de l’établissement et prépare les réunions du Conseil d’Administration dont il assure le secrétariat. Il est chargé de l’exécution des délibérations dudit Conseil et des décisions prises par les autorités; de tutelle. Il prépare le projet de règlement intérieur de l’établissement. Il fournit au Conseil d’administration les informations qu’il demande et lui présente annuellement un rapport sur la gestion. Il recrute le personnel régi par le code du travail et a autorité sur les services.

Le Directeur assure le fonctionnement de l’établissement. Il prend à cet effet dans la limite de ses attributions les initiatives et les décisions nécessaires. Il est notamment chargé de :

  • assurer la direction technique administrative et financière de l’établissement ;
  • préparer les travaux du Conseil d’Administration ;
  • assurer l’exécution des délibérations du Conseil ;
  • prendre toutes mesures de nature à assurer le recouvrement des prestations dispensées par l’établissement ;
  • passer les marchés et contrats dans les conditions et formes prévues par la réglementation en vigueur ;
  • représenter l’Administration auprès des tiers et dans tous les actes  civils,  administratifs  et judiciaires ;

Il développe une politique managériale notamment dans les domaines de la gestion financière, de la gestion des ressources humaines, de l’organisation et des conditions de travail. Il administre et gère l’ensemble du personnel dans le respect des règles de la déontologie professionnelle qui s’imposent aux professions de santé et de leurs responsabilités. Le Directeur, ordonnateur du budget établit annuellement des comptes prévisionnels qui sont adoptés par le CA au plus tard un mois avant le début de chaque exercice. Il veille à son exécution tant en recettes qu’en dépenses. Il a accès à tous les documents comptables. Le Directeur peut déléguer sa signature à l’un des membres de son équipe, en respectant la séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable.

Le Directeur est assisté dans ses fonctions par un chef des services administratifs et financiers et par les chefs des services techniques. Dans chaque Établissement public de santé la Direction est organisée selon des modalités définies par arrêté du Ministre chargé de la Santé.

Les fonctionnaires et agents non fonctionnaires appelés à servir dans les Établissements Publics de Santé peuvent  être  affectés  dans  ces  établissements  par  les  formes  et  procédures prévues  par  les  statuts ou  textes  dont  il  relèvent.  Ils  bénéficient  le  cas  échéant  de  primes d’intéressement établies par le Conseil d’Administration.

Les actes administratifs et de gestion les concernant relèvent de la compétence du Directeur de l’Établissement. Il en est de même des personnels d’appoint mis à la disposition des Établissements publics de santé par les collectivités locales.

Cependant, le Directeur est capable d’utiliser à son profit l’influence de la tutelle et du CA, se positionne dès fois comme étant le plus influent des acteurs internes. Le Directeur et son équipe détiennent la distribution des ressources et des informations. Ils sont capables d’influencer par la manière dont ils distribuent les ressources ou exécutent les délibérations du CA et les instructions de la tutelle.

  • La Commission médicale d’établissement

La Commission Médicale d’Etablissement (CME) a pour attributions de :

  • préparer avec le directeur :
  • le projet médical d’établissement ;
  • l’organisation des activités médicales et médico-techniques ;
  • les orientations et mesures relatives à la politique d’amélioration continue de la qualité des soins et de la sécurité ;
  • les plans de formation continue des personnels médicaux, odontologiques et pharmaceutiques et leur mise en œuvre.
  • émettre un avis sur :
  • le projet d’établissement ;
  • le projet de budget, les tarifs des prestations, les comptes, les programmes relatifs aux travaux et aux équipements, les créations, suppressions ou transformations des installations et tous les aspects techniques et financiers des activités médicales, odontologiques et pharmaceutiques ;
  • le règlement intérieur ;
  • le tableau des emplois du personnel médical, le tableau des emplois permanents et contractuels, les plans de formation intéressant notamment les personnels paramédicaux, et les modalités d’une politique d’intéressement ;
  • les conventions concernant les activités médicales et universitaires ;
  • la nomination des chefs de service.

La commission est périodiquement tenue informée de l’exécution du budget et de l’activité de l’établissement. Elle établit avec le concours du Directeur un rapport annuel relatif à l’évaluation technique et économique des prestations de soins.

La CME se compose de l’ensemble des chefs des services médicaux, pharmaceutiques et odontologiques, et de trois représentants des Corps des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes élus par leurs pairs. Le président est élu parmi les chefs de service par les membres de la commission.

Cependant, la CME, dont l’action peut être paralysée en raison du grand nombre de membres, a un rôle ambigu. Elle fonctionne d’abord comme un « parlement médical ».

  • Le Comité technique d’Établissement

Le Comité technique d’Établissement (CTE) est obligatoirement consulté sur :

  • toutes les questions touchant à l’hygiène et à la sécurité dans l’établissement ;
  • le projet d’établissement, les programmes relatifs aux travaux et aux équipements ;
  • les conditions et l’organisation du travail dans l’établissement, notamment les programmes de modernisation des méthodes et techniques de travail ;
  • la lutte contre les infections nosocomiales et autres pathologies liées aux soins;
  • la politique générale de formation du personnel et notamment le plan de formation ;
  • les modalités d’une politique d’intéressement.

Le CTE est composé d’un représentant de chaque catégorie du personnel désigné par ses pairs. Il est présidé par le Directeur et se réunit au moins deux fois par an.

Cependant, le CTE trouve sa base d’influence au niveau du personnel qu’il représente. Il n’a pas de décision mais ses membres sont les exécutants des décisions prises et à ce niveau ils peuvent influencer l’exécution des décisions. Il peut devenir très influent dans certains cas parce que capable d’utiliser la force syndicale à son profit.

Paragraphe II : L’organigramme du CHRS

En effet, l’organigramme de l’hôpital se présente en une structuration complexe en différentes fonctions…

LES DIFFERENTS DIRECTEURS

AVANT L’INDEPENDANCE

  1. Lieutenant-Colonel Comeloran
  2. Lieutenant-Colonel Galbert de Santer
  3. Lieutenant-Colonel Cartron
  4. Lieutenant-Colonel Fabi
  5. Lieutenant-Colonel Chapins
  6. Lieutenant-Colonel kelfren
  7. Lieutenant-Colonel Ségalène
  8. Lieutenant-Colonel Moraud
  9. Lieutenant-Colonel Guerre
  10. Lieutenant-Colonel Chassin
  11. Lieutenant-Colonel Fessonet
  12. Lieutenant-Colonel Charte
  13. Emile Geraroud

APRES 1960

  1. Dr Ibrahima Ba
  2. Malé  AW
  3. Mamadou Abou Diallo
  4. Mouhamadou Moustapha Ka
  5. Lieutenant-Colonel Mamadou Diouf
  6. Lieutenant-Colonel Amadou Dia
  7. Lamine Farba Sall
  8. Khalifa Ababacar Sène
  9. Moussa Thiaw
  10. Fallou Diop
  11. Victor  Sagna
  12. Massar Gaye
  13. Colonel Babacar Ngom
  14. Dr Khadessa Sy Diao
  15. Dr Babacar Thiandoum
  16. Dr Diamé  Bob
  17. Dr Ousmane Gueye
  18. Thierno Seydou N’Diaye

Actuel directeur : Dr Elhadji Magatte SECK

      

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